Douleurs chroniques psychosomatiques, aux poignets et au dos qui ont bouleversé sa vie, pendant 18 mois, Lila a vécu un enfer
Publié le 02 décembre 2025 | Temps de lecture : 11 minutes | Podcast « Le Problème à l’Envers »
Elle ne pouvait plus écrire en cours, a dû arrêter le violoncelle qu’elle adorait, et malgré dix spécialistes consultés, aucun diagnostic, aucun traitement ne fonctionnait.
Jusqu’au jour où elle a découvert l’origine psychosomatique de ses douleurs chroniques.
Dans ce nouvel épisode du podcast Le Problème à l’Envers, Lila raconte avec une sincérité bouleversante comment elle s’est libérée de ces douleurs chroniques psychosomatiques grâce à la thérapie systémique et stratégique.
Ce que vous allez découvrir dans cet article
- Le parcours de Lila : 18 mois d’errance médicale
- Qu’est-ce qu’une douleur psychosomatique (et pourquoi elle est bien réelle)
- Les tentatives de solution qui ne fonctionnaient pas
- Le travail thérapeutique qui a tout changé
- Les outils concrets utilisés : hypnose, recadrages, expérimentation
- La situation de Lila aujourd’hui
18 mois de douleurs chroniques inexpliquées
Le début de l’histoire
Tout a commencé à la rentrée de troisième. Lila, adolescente brillante et passionnée de musique, développe des douleurs aux deux poignets.
Au début, on pense que c’est à cause de son téléphone. Puis de son traitement Roaccutane. On diagnostique une tendinite. On immobilise ses mains pendant 8 mois.
Rien ne fonctionne.
Les douleurs persistent. Pire, elles s’intensifient. S’ajoutent des douleurs lombaires après un lumbago.
L’errance médicale

En 18 mois, Lila consulte 10 spécialistes différents :
- Médecins généralistes
- Rhumatologues
- Kinésithérapeutes
- Ostéopathes
Elle enchaîne les examens, les diagnostics contradictoires, les traitements :
- Anti-inflammatoires
- Immobilisation complète des deux mains
- Une infiltration… qui empire la situation
Le résultat ? Tous les examens sont normaux. Aucune inflammation visible. Ni de lésion. Aucune explication médicale.
Mais la douleur, elle, est bien réelle.
Les conséquences dans le quotidien de Lila
Ces douleurs chroniques ont bouleversé la vie de Lila :
À l’école
- Impossibilité d’écrire en cours → passage à l’ordinateur
- Perte de documents
- Difficultés de mémorisation
- Réapprentissage difficile de l’écriture manuscrite
Dans ses loisirs
- Arrêt du violoncelle, sa passion depuis des années
- Impossibilité de pratiquer ses activités physiques
- Isolement progressif
Sur le plan émotionnel
« J’avais peur que ça dure toute ma vie. Je ne savais pas ce que c’était. Personne ne savait. »
Lila cache sa tristesse. Pleure en silence. Se sent incomprise et isolée.
Son père finit par lui dire qu’il faudra peut-être « vivre avec », que la médecine a ses limites.
Cette phrase l’a profondément marquée.
Douleurs chroniques psychosomatiques : qu’est-ce que c’est ?
Une douleur RÉELLE, pas imaginaire
Avant de commencer le travail thérapeutique, Lila pensait que « douleurs chroniques psychosomatiques » voulait dire :
- Que tout était dans sa tête
- Qu’elle inventait
- Qu’elle ne ressentait rien de réel
C’est faux.
Les douleurs chroniques psychosomatiques sont des douleurs réelles, ressenties physiquement, mais dont l’origine n’est pas une lésion ou une inflammation visible.
Le corps exprime ce que l’esprit ne peut pas dire.
Comment ça fonctionne ?
Le cerveau peut créer de vraies douleurs physiques en réponse à :
- Du stress chronique
- Des émotions refoulées
- Des tensions psychologiques
- Des situations que la personne ne peut pas exprimer ou gérer autrement
C’est ce qu’on appelle la somatisation : le corps « parle » à travers des symptômes physiques.
Ce que Lila faisait face à ces douleurs inexpliquées psychosomatiques (et qui ne marchait pas)
Face à ces douleurs chroniques, Lila a naturellement essayé plusieurs stratégies :
1. Forcer malgré la douleur
Au début, elle se forçait à écrire, à continuer le violoncelle. Elle pensait que ça allait passer.
Résultat : La douleur s’intensifiait.
2. Arrêter toute activité
Ensuite, elle a complètement arrêté d’utiliser ses poignets, de solliciter son dos.
Résultat : Aucune amélioration. La douleur restait présente.
3. Cacher ses émotions
Lila cachait sa tristesse, ne parlait pas de ce qu’elle ressentait vraiment.
Résultat : Les douleurs continuaient, s’aggravaient même.
4. Ne pas dire « non »
Elle continuait à faire des choses qu’elle ne voulait pas faire, par peur de décevoir ou d’être mal vue.
Résultat : Les douleurs lui « servaient » d’excuse légitime.
« J’utilisais mes douleurs pour justifier le fait que je ne pouvais pas faire des choses que je ne voulais pas faire. »
Le tournant : comprendre les douleurs chroniques psychosomatiques
Comment Lila est arrivée à la thérapie
Après des mois d’errance médicale, plusieurs professionnels de santé lui suggèrent d’aller voir un psychologue :
- Son ostéopathe
- Sa kinésithérapeute
- D’autres médecins
Ils remarquent tous que Lila est extrêmement tendue, partout dans le corps. Mais aucune manipulation physique ne fonctionne durablement.
L’hypothèse se dessine : et si ces douleurs chroniques psychosomatiques avaient une origine psychologique ?
Lila est sceptique au début. Mais elle accepte d’essayer.
Le travail thérapeutique : ce qui a changé la donne
1. Comprendre la fonction de la douleur
Le premier travail a été de comprendre que ces douleurs avaient une fonction.
Elles permettaient à Lila de :
- Ne pas faire ce qu’elle ne voulait pas faire (sans avoir à dire « non »)
- Éviter l’échec (plutôt échouer à cause de la douleur que par manque de capacités)
- Exprimer ce qu’elle ne pouvait pas dire autrement
2. Apprendre à exprimer ses émotions
Un travail de fond a été fait pour que Lila apprenne à :
- Dire ce qu’elle ressent vraiment
- Poser ses limites sans culpabilité
- Dire « non » quand c’est nécessaire
« J’ai réalisé que je refoulais beaucoup mes émotions et que je ne disais pas les choses. »
3. L’hypnose pour gérer la douleur

L’hypnose Ericksonienne a été un outil majeur dans le processus.
Un jour, Lila fait un exercice d’auto-hypnose sur la douleur.
« Je me suis réveillée une matinée et j’ai fait cet exercice. Je me suis rendue compte que je n’avais pas du tout mal pendant le temps où j’étais en hypnose. »
Ce fut un déclic.
Si la douleur peut disparaître pendant l’hypnose, c’est bien qu’elle n’est pas causée par une lésion physique permanente.
4. Le recadrage décisif : « Y a-t-il un risque à aller bien ? »
À un moment clé du processus thérapeutique, alors que les douleurs aux poignets et au dos avaient disparu mais que d’autres symptômes apparaissaient, je lui ai posé cette question :
« Y a-t-il un risque à aller bien ? »
Lila raconte :
« Cette question m’a percutée. Vraiment. Ça a fait passer tous mes symptômes que j’avais eus pendant plusieurs semaines. »
Cette question l’a amenée à réaliser qu’inconsciemment, elle avait « besoin » de ces symptômes. Ils la protégeaient de quelque chose.
5. Identifier les exceptions
Pendant un voyage d’une semaine, Lila n’a aucune douleur.
Elle ne fait pas les gestes qui « déclenchent » habituellement la douleur. Elle est détendue, hors de son quotidien stressant.
Cette exception a été capitale pour comprendre le lien entre stress, contexte et douleur.
La situation de Lila aujourd’hui
Des douleurs qui ont quasiment disparu
« Je n’ai presque plus mal. Et quand j’ai mal, ce n’est plus pareil. »
Aujourd’hui, Lila a repris l’écriture manuscrite. Elle n’a plus ce focus constant sur la douleur.
Un changement de perception
Avant, dès qu’elle écrivait, la douleur était là. Elle y pensait tout le temps. Elle rumina dessus.
Maintenant :
« Il y a beaucoup de moments où je me rends compte que je fais des choses qui sont censées me faire mal… et je n’ai absolument aucune douleur. »
Et quand la douleur apparaît ?
« Je continue. Et à un moment, la douleur, elle passe. C’est beaucoup moins handicapant. »
Retrouver du pouvoir sur sa douleur
Le plus important pour Lila, c’est qu’elle sait maintenant :
- Que ce n’est pas une maladie incurable
- Que ça ne durera pas toute sa vie
- Que ça tient à elle
- Qu’elle a du pouvoir sur cette douleur
« J’ai retrouvé du pouvoir sur ma douleur. »
Les leçons à retenir sur les douleurs chroniques psychosomatiques
1. Les douleurs chroniques psychosomatiques sont réelles
Elles ne sont pas « dans la tête ». Le corps souffre vraiment. Mais l’origine n’est pas une lésion physique visible.
2. L’errance médicale est fréquente
Quand aucun examen ne montre de cause organique, il est important d’explorer la piste psychosomatique.
3. Les douleurs ont souvent une fonction
Elles expriment ce que nous ne pouvons pas dire. Elles nous protègent de situations que nous ne savons pas gérer autrement.
4. La thérapie brève peut aider
L’approche systémique et stratégique permet de :
- Comprendre la fonction du symptôme
- Modifier les interactions
- Utiliser l’hypnose pour gérer la douleur
- Expérimenter de nouveaux comportements
5. Le changement est possible
Lila en est la preuve vivante. Après 18 mois de souffrances, elle a retrouvé une vie normale.
Écoutez le témoignage complet de Lila
Dans cet épisode de 40 minutes, Lila raconte avec une authenticité bouleversante :
- Son parcours d’errance médicale
- Ses doutes, ses peurs
- Les moments clés de sa thérapie
- Comment elle vit aujourd’hui
➡️ Écouter l’épisode maintenant
Pour aller plus loin
Vous souffrez de douleurs chroniques psychosomatiques ?
Si vous vous reconnaissez dans l’histoire de Lila, sachez que :
- Vous n’êtes pas seul(e)
- Vos douleurs sont réelles
- Il existe des solutions
⚠️ Important : Consultez toujours un médecin en premier lieu pour écarter toute cause organique. La thérapie systémique vient en complément, pas en remplacement du suivi médical.
Besoin d’accompagnement ?
Je suis Sarah Baudot Bonnot, thérapeute systémique et stratégique certifiée en approche de Palo Alto.
J’accompagne depuis plus de 3 ans des personnes qui, comme Lila, ont tout essayé sans succès.
Cabinet à Clamart (92)
Consultations en visio
sarahbb.therapie@gmail.com
Articles complémentaires
- Qu’est-ce que l’approche systémique de Palo Alto ?
- Apprivoiser la tristesse au lieu de la combattre
- Comprendre les cercles vicieux
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En résumé

Le Problème à l’Envers
Le podcast pour ceux qui ont tout essayé sans succès
Un nouvel épisode tous les 15 jours.
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